L'outil est-il le propre de l'homme ?

L’utilisation et même la fabrication d’outils ne sont pas spécifiquement humains. Ce n’est donc pas l’outil qui fait l’homme mais la façon dont il s’en sert. Le chimpanzé peut affiner, écorcher le bâton dont il a besoin pour collecter les termites. En revanche, il ne transforme pas les outils en pierre qu’il utilise à des fins alimentaires. Il peut produire à l’occasion des éclats de pierre, mais il est incapable de reproduire la technique systématique utilisée par les premiers fabricants d’outils. Il n’innove pas, alors que l’homme se servira d’un outil pour en faire d’autres de plus en plus spécialisés. L’homme est capable de concevoir des outils dont l’utilisation ne dépend pas directement de leur forme. Sa réflexion se définit comme l’aptitude à une action différée, retardée. En revanche, chez les grands singes, le geste suit immédiatement la stimulation, la conscience n’est pas réfléchie et il n’y a donc pas de schéma conceptuel.

Qui a taillé les premiers outils ?

Les préhistoriens ont mis longtemps à admettre que les australopithèques aient pu fabriquer et utiliser des outils. Dans les années 1960, lorsque des galets aménagés datés vers 1,8 million d’années ont été découverts à Olduvai près de fossiles de Paranthropus boisei, ils ont été attribués sans hésitation à Homo habilis, présent également sur le site à la même époque. Aujourd’hui, il est admis que les spécimens du genre Paranthropus confectionnaient des outils.

Cependant, entre 2,6 et 1,8 million d’années, plusieurs espèces d’homininés sont connues, auxquelles la plus ancienne fabrication de l’outil peut être attribuée. Parmi les favoris, figurent Paranthropus aethiopicus, Homo rudolfensis et Homo habilis, tous trois contemporains des premières industries. Il est bien difficile pour l’instant de trancher, car les sites où cohabitent des outils et des ossements d’homininés sont rarissimes. Ainsi, dans la région de Bouri, dans la moyenne vallée du fleuve Awash en Éthiopie, des ossements d’Australopithecus garhi datés de 2,5 millions d’années ont été trouvés non loin d’os de gazelle portant des traces de percussion et de découpe.

Comment crée-t-on des noms de culture ?

Lorsqu’un assemblage archéologique est signalé pour la première fois, il est indispensable de le caractériser et de le nommer afin de faciliter sa comparaison avec d’autres ensembles. Le nom, dont le choix est un peu arbitraire, est souvent fabriqué à partir du nom du site dans lequel on a repéré cette « culture » pour la première fois. Le site devient alors éponyme. Ainsi, le Magdalénien a été reconnu pour la première fois à La Madeleine, le Solutréen à Solutré, le Moustérien au Moustier, l’Acheuléen à Saint-Acheul…